Mouad Salhi, né en 1987 à Rabat, est le premier Africain et Arabe à avoir décroché en 2003 le podium du championnat d’Europe de jet-ski. Il fait profiter les jeunes de son expérience.
Mouad Salhi n’est pas tombé du ciel comme on dit. Mais plutôt remonté de mer. Sa passion pour le jet-ski, loin d’être anodine, se tisse de liens qui l’affilie au père d’abord, au grand-père après. Ce dernier fut réparateur de bateaux portugais, puis français à Bouregreg. Vint le père, qui, lui, était responsable des phares à Sidi Abd. C’est ici qu’à 12 ans, il fut épris de cette machine qui vrombit, pique du nez en laissant des sillons derrière elle et qu’on appelle le jet-ski. L’enfant émerveillé, scotché en observateur, s’écarquillait les yeux devant ces jets d’eau, ces manèges et cette habileté du conducteur qu’il envie à s’en mordre les doigts.

Un champion mal accompagné
L’obsession a pris. Souvent il accompagnait son père pour se rêver aux commandes de l’engin. Il ne fallut que peu, à 13 ans juste, pour que Mouad rejoigne à coeur joie l’association de jet-ski de Bouregreg. Ceci eut lieu en 2003, et grâce à un proche qui en fut le président. Le féru de la mécanique se montra discipliné et habile dès les premiers tours de pistes, tout lui allait comme un gant. Preuve en est qu’il ne fallut que sept mois pour qu’il soit poussé à prendre part à une compétition nationale.
Le petit champion décrocha alors le podium. Preuve faite, il fut propulsé, ayant à lui la confiance des siens, pour concourir, la même année, au championnat d’Europe. Là où les Marocains furent à la traîne, rasant à peine la dixième place, lui, et le moment est digne de rappel, monta sur le podium. Encore nous dit-il, que comme première étape, qui fut le Portugal, il n’avait à sa disposition qu’un jet-ski standard, loin de ceux préparés pour ce faire. Etonné, le président lui remit un jet de compétition qui le qualifia troisième à l’issu de ce championnat. De retour au Maroc, une coupe lui fut remise. Ainsi futil le premier champion africain et arabe ayant remporté un championnat d’Europe. Une belle publicité pour le pays. Il finit deuxième en Belgique puis en Italie, c’est en France qu’il ne put jouer car il n’avait pas ses 16 ans. Celui qui finit troisième fit le tour l’année courante de quasi toutes les chaînes influentes pour ne citer que TV5, Al Jazeera, ou Euronews. L’adolescent, comme il se toise lui-même, se sentit dépassé par les lumières qui fusaient sur lui.
Une réelle persévérance
A cela il nous dit «seule la passion m’aiguillonnait, j’ignorais jusqu’à mes adversaires». et de rajouter «beaucoup se trompent, un championnat d’Europe est bien plus ardu qu’un championnat du monde, il ne se fait pas en un jour, et par là, requiert une réelle persévérance». C’est en son nom qu’on quémanda la création de la fédération royale de Jet Ski, en 2004, on lui soumet la proposition de faire fi de ses études pour se donner avec plus de fougue à sa carrière.
Proposition acceptée mais qui fit vite de tourner aux déboires, car en 2006, le jeune d’alors 16 ans quitta la fédération qu’il dit accorder une piètre attention à former comme il se doit, en sus de ça, aucun programme d’entraînement à l’appui, des jets qui laissent à désirer, et pas de salaire. En 2007 il fut appelé pour rejoindre à nouveau les rangs, sous le coaching de Laurent Boucher, il fut choisi, pour un nouveau championnat d’Europe, il finit quatrième après avoir manqué une manche.
En 2008, sous les commandes d’un entraîneur belge qu’il dit n’avoir jamais vu il fit l’Autriche, puis l’Arizona des Etatsunis. Il finit 8ème pour un championnat du monde. En 2009, il quitta le Maroc pour les Etats-unis en reprochant à la fédération de ne pas l’aider assez. Avril 2018, Mouad Salhi est rentré au pays dispenser des stages aux enfants de l’association de Jet-ski de Salé. Ce sport le prend toujours aux tripes.
Source : MarocHebdo
https://www.maroc-hebdo.press.ma/mouad-salhi-marocain-champion-deurope-de-jet-ski